Appel de BAMAKO : Première conférence internationale sur les Marchés et l’intégration Régionale au Sahel et en Afrique de l’Ouest
Appel de BAMAKO : Première conférence internationale sur les Marchés et l’intégration Régionale au Sahel et en Afrique de l’Ouest
Première conférence internationale sur les Marchés et l’intégration Régionale au Sahel et en Afrique de l’Ouest organisée par le CILSS à Bamako du 26 au 27 Juillet 2023 sur le thème «les défis de la construction d’un marché régional des produits agro-pastoraux résilients face aux chocs multidimensionnels : l’insécurité civile, pandémie, changements climatiques, perturbations du marché international »
APPEL DE BAMAKO
« Mobilisons ensemble un effort ambitieux pour construire un marché régional résilient des produits agro-pastoraux face aux chocs multidimensionnels dont l’insécurité civile, les pandémies, les changements climatiques, les perturbations liées aux crises internationales »
NOUS, les Représentants des Etats et de Gouvernements des pays membres du CILSS et de l’Afrique de l’Ouest, sommes réunis à Bamako, sous l’hospitalité du Gouvernement de la République du Mali, du Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sècheresse dans le Sahel (CILSS), aux côtés des Représentants de la Communauté́ Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), des institutions sous régionales de recherche telles que le Conseil ouest et centre africain pour la recherche agricole et le développement / West and Central African Council for Agricultural Research and Development (CORAF / WECARD), des institutions financières régionales et continentales, des organisations de producteurs, des acteurs privés, des partenaires techniques internationaux, dans l’objectif de renforcer la résilience du marché régional des produits agro sylvopastoraux de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel face aux chocs multidimensionnels dont l’insécurité civile, les pandémies, les changements climatiques, les perturbations liées aux crises internationales
CONSIDERANT QUE :
• la conjonction de chocs multidimensionnels (changement climatique, conflits, l’insécurité civile, effets de la lutte contre la pandémie de la Covid19 et prolongements économiques de la crise russo-ukrainienne), a induit des perturbations du marché et des échanges qui ont entrainé une situation d’insécurité alimentaire et nutritionnelle dans notre sous-région.
• la conjugaison des défis structurels et conjoncturels à laquelle notre sous-région fait face a été unique avec des impacts importants sur nos échanges, nos économies et la vie de nos sociétés.
CONSTATANT QUE :
• Les réponses de nos Etats à ces défis, notamment à travers des mesures administratives de fermeture de frontières, d’interdiction et de contingentement des exportations de produits agrosylvopastoraux, ont manqué de concertation et de coordination et ont contribué à la perturbation des approvisionnements de nos marchés.
• la mise en œuvre de la réglementation relative aux échanges transfrontaliers reste porteuse de multiples incertitudes qui affectent leurs transactions commerciales ;
• Les coûts du transport de marchandises entre pays, les incertitudes sur le temps nécessaire au transit des marchandises, les retards exceptionnellement longs et les tracasseries routières affectent la compétitivité de nos échanges de produits agrosylvopastoraux ;
• Les insuffisances des mécanismes et systèmes d’informations et d’alerte actuels sur les transactions commerciales ne nous permettent pas d’anticiper sur les défis à l’instar de l’insécurité civile, des pandémies, des changements climatiques, des perturbations liées aux crises internationales ;
RECONNAISSANT :
• Les efforts importants faits en matière d’intégration régionale des échanges des produits agrosylvopastoraux dans notre sous-région à travers la CEDEAO, l’UEMOA, le CILSS et les Organisations professionnelles et interprofessionnelles sous régionales avec l’appui des partenaires techniques et financiers.
• L’existence de dispositifs institutionnels régionaux d’intégration capables d’être améliorés pour prendre en charge les défis majeurs actuels.
• La mise en place de la ZLECAF constitue une opportunité majeure qui offre une plateforme pour coordonner les investissements dans les infrastructures régionales, réduire les barrières tarifaires et non tarifaires, et harmoniser et simplifier les procédures réglementaires et institutionnelles.
AFFIRMONS UNANIMEMENT QUE :
• Nous devons cesser de subir les crises sans anticiper.
• Nous devons nous concerter dans l’espace sous régional avant de prendre des décisions politiques, stratégiques et opérationnelles nationales qui affectent la fluidité des échanges dans notre sous-région.
• Nous devons continuer à réduire les contraintes structurelles à nos échanges liées aux insuffisances de nos textes réglementaires, aux faiblesses et insuffisances de nos infrastructures et marchés.
LANÇONS UN APPEL DIT DE BAMAKO POUR UN ENGAGEMENT DE L’ENSEMBLE DES PARTIES PRENANTES
• A NOS PAYS :
– à contribuer financièrement à la construction d’un mécanisme régional de veille stratégique et opérationnelle, d’anticipation sur l’impact des différentes crises sur le marché et les échanges régionaux de produits agrosylvopastoraux.
– à accroitre leurs efforts d’investissement dans les chaines de valeur agrosylvopastorales pour accroitre les offres alimentaires afin de tirer pleinement profit des opportunités commerciales qu’offrent la ZLECAF et d’inverser la tendance des échanges en faveur de notre sous-région.
– à accroitre leurs efforts d’investissement dans les infrastructures nationales de marchés et d’échanges.
• AUX ORGANISATIONS RÉGIONALES D’INTÉGRATION ÉCONOMIQUE ET TECHNIQUE (CEDEAO, UEMOA, CILSS) :
– à contribuer à la mise en place par le CILSS d’un mécanisme régional de veille stratégique et opérationnelle, d’anticipation sur l’impact des différentes crises sur le marché et les échanges régionaux de produits agrosylvopastoraux ;
– à harmoniser les stratégies et programmes mis en place par les pays en réponse aux défis de l’insécurité civile, des pandémies, des changements climatiques, des perturbations liées aux crises internationales pour limiter les distorsions induites par les mesures administratives non concertées à l’instar des interdictions, contingentements et fermetures de frontières.
– à accompagner la réalisation des investissements à caractère régional générant les biens publics indispensables au développement du commerce et des échanges des produits agrosylvopastoraux dans notre sous région (infrastructures, logistiques, transports, marchés).
– A mieux organiser et renforcer les capacités des organisations socioprofessionnelles pour une plus grande inclusivité dans la facilitation et de fluidification du commerce régional.
• A LA SOCIÉTÉ CIVILE, Y COMPRIS LES ASSOCIATIONS DES PROFESSIONNELS DU COMMERCE DES PRODUITS AGROSYLVOPASTORAUX
– à participer à la mise en place et l’opérationnalisation par le CILSS d’un mécanisme régional de veille stratégique et opérationnelle, d’anticipation sur l’impact des différentes crises sur le marché et les échanges régionaux de produits agrosylvopastoraux.
– à se concerter régulièrement avec les Gouvernements, les organisations régionales d’intégration économique afin de tirer pleinement profit des opportunités commerciales.
– à développer les capacités de leur réseaux d’achat groupé des intrants et de distribution sous régionale.
• AUX PARTENAIRES TECHNIQUES ET FINANCIERS
– À répondre à nos demandes de mobilisation de leurs ressources, au niveau approprié et dans la durée nécessaire, en faveur de :
la mise en place par le CILSS d’un mécanisme régional de veille stratégique et opérationnelle, d’anticipation sur l’impact des différentes crises sur le marché et les échanges régionaux de produits agrosylvopastoraux.
la réalisation des investissements à caractère régional générant les biens publics indispensables au développement du commerce et des échanges des produits agrosylvopastoraux dans notre sous-région (infrastructures, logistique, transport, marchés).
Fait à Bamako, le 27 juillet 2023